Rio de Janeiro : une histoire bretonne

Publié le par carlinhos

En cette année du Brésil en France, il est intéressant de connaître l'origine historique des rapports qui vont s'établir entre ces deux pays. Un colloque international s'est tenu à Rennes le 20 et 21 octobre dernier pour mieux faire connaître l'épisode français dans la constitution de cette "cidade maravilhosa".

Située dans la baie de Guanabara découverte en janvier 1502 par le navigateur portugais André Gonçalves, son nom est le résultat d'une erreur : André Gonçalves pensant découvrir l'embouchure d'un fleuve et étant au mois de janvier, il baptise le site "Rivière de Janvier", Rio de Janeiro. Les Portugais ayant fondé la capitale du Brésil à Salvador de Bahia en 1549, ce sont les Français, qui en 1555, menés par l'Amiral Villegaignon, fondèrent les premières fortification sur le site. Le site sera disputé entre Français, Espagnols et Portugais, qui finalement gagneront en 1564.

                  Pierre de Vaulx , XVII ème siécle- Cartographe- document de 1613

 

 

Pierre de Vaulx - Cartographe - XVIIème siècle- document de 1613

Illustration du projet Francais : La France Antarctique

 

 Je vous rapporte ici la présentation de ce colloque intitulé :

"De Villegaignon vice-amiral de Bretagne à Duguay-Trouin ( 1555-1711) : Les aventures des Bretons au Brésil à l'époque coloniale."

 

Les rapports entre la Bretagne et le Brésil ont été constants depuis le tout début du XVIe siècle. C’est-à-dire, dans les années qui ont suivi l’arrivée de la flotte du Portugais Pedro Álvares Cabral, en 1500 sur les côtes de Bahia. Dans la lutte qui opposait les Français et les Portugais pour le contrôle du commerce avec les Indiens tupinambá et tupiniquim, mais aussi l’établissement de comptoirs pour une présence durable, les navigateurs bretons eurent le rôle de premier plan. En 1555, ce fut le projet de fondation de la France antarctique dans la baie de Guanabara (Rio de Janeiro) sous la direction de Nicolas Durand de Villegaignon, vice-amiral de Bretagne. En 1610 ce fut la fondation de São Luís dans l’Ile côtière du Maragnan, dans le nord du Brésil par le seigneur de la Ravardière, accompagné de marins de Granville, Cancale et Saint-Malo. C’était le projet de la France équinoxiale, qui aurait dû s’étendre jusqu’en Guyane. Ces deux projets furent ruinés par la contre-offensive portugaise, mais aussi par le manque de politique coloniale audacieuse de la France affaiblie par les guerres de religion. Le souvenir de ces épisodes fondateurs de la nation brésilienne est resté vivant jusqu'à nos jours, comme en témoignent en France le roman Rouge Brésil, de Jean-Christophe Ruffin, prix Goncourt en 2001 et au Brésil, Meu Querido Canibal d’Antônio Torres. Ces romans renvoient aux chroniques des voyageurs du XVIe siècle : André Thevet, Jean de Léry, Yves d’Evreux, Claude d’Abbeville. La guerre de course prolongea le commerce illégal des Bretons, jusqu’au XVIIIe. L’un des épisodes les plus marquants fut la prise de Rio de Janeiro et sa mise à sac en 1711 par le corsaire Duguay Trouin, honoré à Saint-Malo, mais détesté au Brésil, où l’on ne fait pas la différence entre corsaire et pirate.

 Ces épisodes de l’histoire franco-brésilienne ont été appréciés de façon très différente par les historiens français, portugais et brésiliens. Le colloque a pour but de confronter les points de vue des historiens français, portugais et brésiliens sur la position de la politique coloniale française au Brésil dans le contexte des affrontements et de la concurrence entre puissances maritimes européennes aux XVIe, XVIIe et début du XVIIIe siècle (Portugais, Espagnols, Français, Hollandais, Anglais) sur les côtes brésiliennes. La présence des Bretons et des Normands à São Luis do Maranhão, le rôle des Bretons et Normands en particulier, inspire les écrivains brésiliens et français depuis le XVIe siècle jusqu’à nos jours.

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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