Le tango argentin et ses racines
Les quatre composantes de base les plus évoquées sont :
- la habanera cubaine apportée par les marins des Caraïbes,
- la milonga des gauchos argentins ( paysans du Rio de la Plata),
- le candombé des noirs,
- le tango andalou ( ou tanguillo originaire de Cadix, désigné aussi par certains comme étant une contredanse de la Renaissance).
Il est possible d’ajouter à ces origines :
- la danza d’origine africaine et antillaise et une danse qui aurait séduit les Maures de l’Espagne du Sud et les Bohémiens, qui se pratiquait au XVème siècle et qui aurait déjà à l’époque, porté le nom de tango.
- la canzonetta italiana qui nourrira beaucoup le tango, les Italiens immigrés formeront les premiers musiciens.
Comment dès lors le tango va-t-il faire son apparition ?
Le tanguillo quitte l’Espagne et s’expatrie vers Cuba avec les premiers colons. De là il assimile les figures de danses noires et prend le nom de habanera. Il rejoint ensuite le Rio de la Plata peu avant 1870 grâce aux marins qui venaient des Caraïbes.
Il rencontre alors la milonga, au rythme très proche de la habanera.
Le candombé, etait une danse de couples séparés d’origine africaine, proche du candombé brésilien qui était caractérisé à l’époque par une allure « canaille » avec des déhanchements et des fioritures provocantes.
Dans les années 70 apparurent les premières mélodies combinant la habanera, la milonga, le candombé, et le tango andalou. Dès 1880, la milonga était devenu une danse populaire très appréciée dans les faubourgs des villes argentines et particulièrement dans les chambres des filles à soldats près des casernes.
Naissance du tango argentin vers 1895.
Le tango s’affirme avec une chorégraphie propre et supplante la milonga. Le corte, position caractéristique du tango, et les quebradas, ruptures de rythme dans le tango, apparaissent. Il s’installe dans les bordels et les débits de boisson du port, dans le quartier de la Boca. Il s’adapte alors au tempérament porteno ( habitants du port ) et s’imprègne de la douleur des immigrés solitaires et malheureux. Il chante leurs joies mais surtout leurs peines, dans leur langage, le lunfardo, l’argot de Buenos Aires. Il devient alors mélancolique et triste.