Tarsila do Amaral (1886-1973) - Peintre moderne et Brésilienne

Publié le par carlinhos

Une exposition à voir parmi tant d'autre en ce moment à Paris :

Tarsila do Amaral : Peintre Brésilienne à Paris 1923-1929

15 décembre 2005 - 20 Février 2006

Maison de l'Amérique Latine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait revue de presse:

Née en 1886, fille d'un riche planteur de café, elle a eu une vie, confortable, celle d'une héritière de la grande bourgeoisie, mariage et enfants compris. Elle devient, en 1921, une femme libre qui vit tantôt à Paris, et y étudie dans les ateliers de Lhote, Gleizes et Léger, tantôt au Brésil, où elle incarne le modernisme en compagnie d'Oswald et de Mario de Andrade. Commence sa grande époque, celle d'une peinture qui associe des thèmes et motifs brésiliens à un style schématique et synthétique issu du postcubisme et de Léger. Elle dessine et peint les paysages de Sao Paulo et de la campagne, les vendeurs de fruits, les mythes indiens. ( le monde )

Le manifeste Antropofagia est illustré par un dessin de Tarsila, le plus célèbre, Abaporu, une figure humaine nue assise au pied d'un cactus à trois branches. Elle est disproportionnée : un pied et une main colossale, une toute petite tête à l'extrémité d'un cou serpentin. Plus qu'à Léger, elle fait songer à Picasso, bien que rien, dans la biographie de Tarsila, ne signale son intérêt pour lui. Disproportion emblématique : le pied s'appuie de tout son poids sur la terre natale, sur laquelle s'appuie aussi la main. Urutu et O sono (le rêve) relèvent du même symbolisme biomorphique : des formes en œufs, en fleurs, en tentacules, des corps en grappes, tout cela construit par des aplats de couleurs vives.

Tarsila a sans doute inventé le retour de l'idée anthropophage dans la culture brésilienne dès 1923 avec ' a negra' . L'"anthropophagie" vise la recherche d'une nouvelle identité nationale, qui passe par la réappropriation  des cultures indigènes. L'anthropophagie culturelle est ainsi proposée comme une dévoration rituelle des idées, des techniques venues d'ailleurs et qui assimile les qualités de l'autre tout en rejetant les défauts ... Selon le "manifesto Anthropofago" de 1928, dans une volonté d'ouverture à l'autre, tout doit être mangé, le bon comme le mauvais: on mange ce qui est bon afin d'en assimiler vertus et qualités et on mange aussi ce qui déplaît, le plus rapidement possible, afin de l'éliminer.

 

Ses détracteurs dénoncent la naïveté de ses oeuvres : de A Negra a Sol poente, le dessin est fluide, rond, stylisé, simpliste au premier coup d'oeil, la couleur dense, mais ses toiles, déconcertantes, qui mêlent nature et urbanisme nous happent dans un univers fantasmagorique et nous font entrevoir une spontanéité que les peintres français de cette époque ont perdue.

Dans ses paysages imaginaires stylisés, l'audace des contrastes de couleurs et la composition ciculaire plongent le spectateur dans un monde féérique qui, depuis, a souvent été utilisé dans les dessins animés. Un monde rond, coloré, irréel, qui invite au rêve et à l'évasion.

C'est l'affirmation du premier mouvement moderne au Brésil, né des liens étroits entre le milieu cultivé brésilien et les intellectuels européens vivant à Paris.

Publié dans Peinture

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